On croit rêver ! Un jugement du tribunal de Lille a annulé un mariage au motif que l'épouse, de religion musulmane comme son mari, avait menti sur sa virginité.

L'avocat du mari justifie son action de recourir à l'annulation plutot qu'au divorce en arguant que le divorce sanctionne plutôt un "manquement aux obligations du mariage"... alors que l'annulation reconnaît qu'un vice existait dès le départ et que jamais le mariage n'aurait eu lieu si l'époux avait été au courant de la "non virginité" de sa fiancée !

Mais dans quel pays sommes nous donc pour que des juges aient pu accepter de juger une telle affaire ! Il semble que tout ceci soit une affaire privée, concernant exclusivement la vie privée de la femme et de son mari ! Il apparaît que les juges aient pu donner dans le particularisme (très à la mode en ce moment) et considérer que pour un homme de confession musulmane cela justifiait l'annulation.

Et pour un homme sans confession ??

C'est aussi faire bien peu de cas de la condition féminine en 2008 en France et désavouer ainsi publiquement ses progrès dans notre pays. L'homme, lui, peut mentir tant qu'il veut... puisqu'il n'y a jamais aucune trace ! La femme, elle, doit être "intacte" (si j'avais pu mettre double guillemets je l'aurais fait) sous peine d'être répudiée. Car il semble bien s'agir ici de répudiation officielle !

Et si la femme avait attaqué la première en disant que son mari s'était révélé être un piètre amoureux... et que si elle l'avait su jamais elle ne l'aurait épousé ! Les juges lui auraient-ils donné raison ?

Ce jugement va provoquer une polémique dont la justice se serait bien passée : ses décisions sont parfois difficiles à comprendre. Le procès du prof qui a giflé son élève va bientôt avoir lieu... Souhaitons que le jugement qui sera alors rendu aille cette fois dans le bon sens !

GD